L’info a rapidement fait le tour du monde et elle est de taille. C’est à Taïwan que se prépare actuellement le premier mariage homosexuel bouddhiste. Ce sont deux jeunes femmes qui seront les première à associer le mariage à la religion dans ce pays pourtant déjà reconnu pour son ouverture d’esprit.
Une cérémonie dans la plus pure tradition:
Les deux futures mariées, Fish Huang et You Ya-Ting, d’une trentaine d’années, seront donc reçues le 11 août prochain par un maître bouddhiste au monastère de Taoyuan qui bénira leur union officiellement, après 6 années de vie commune.
Il va sans dire que la médiatisation d’un tel évènement fait déjà couler beaucoup d’encre, d’une part dans la communauté religieuse du pays mais aussi dans les autres cultures où certains détracteurs ne comprennent pas qu’une religion puisse donner du poids à ce type d’union.
La position des autorités bouddhistes face au mariage homosexuel:
Le moine bouddhiste qui célèbrera l’union des deux jeunes taïwanaises le mois prochain a expliqué à la presse que la cérémonie serait entièrement inspirée du plus pu esprit bouddhiste. Il va même plus loin en expliquant que le Bouddhisme et ses enseignements ne rejettent en rien les unions homosexuelles, pas plus qu’il ne discrimine les gays et lesbiennes. Dans cette religion, le désir et le plaisir de la chair ne sont pas reconnus comme étant des péchés, comme c’est le cas dans de nombreuses autres religions, même si une certaine mesure est bien entendu de rigueur pour atteindre l’élévation de l’esprit.
Cependant, les représentants du Bouddhisme les plus haut placés à Taïwan ne sont pas tous d’accord sur ce sujet. Certains d’entre eux argumentent en disant que ce n’est pas parce que le bouddhisme ne mentionne pas l’homosexualité, qu’il l’approuve.
Un coup de pub pour la cause gay:
Ce n’est pas pour rien que les deux jeunes femmes ont décidé de rendre cet évènement public. En effet, bien que Taïwan soit un pays où les gays et lesbiennes sont les bienvenues, les couples homosexuels n’ont pas encore le droit de s’y marier civilement malgré de nombreuses demandes effectuées par les associations au cours des dernières années.
Le dernier évènement de ce genre a été la cérémonie d’engagements mutuels collective de l’année dernière, qui avait réuni plus de 80 couples et avait également eu pour vocation de faire parler de la cause gay.
Un projet de loi avait pourtant déjà été écrit en 2003. Ce texte donnait aux couples homosexuels les mêmes droits que les couples hétérosexuels en matière de mariage civil et d’adoption. malheureusement, la loi, jugée trop controversée n’a même pas été soumise au vote du Parlement.
Interrogé sur ce sujet, l’actuel président Ma Ying-Jeou a déclaré respecter les homosexuels mais refuser de mettre en place une telle loi tant que l’opinion publique ne serait pas prête à un tel changement.