Alors que les débats font rage depuis plus de deux mois maintenant et que le texte de loi a été approuvé par l’Assemblée Nationale et le Sénat, le projet va être de nouveau étudié en intégrant ses modifications dans l’hémicycle demain, lors d’une seconde lecture. Mais les choses ne devraient pas pour autant se dérouler dans le calme puisque l’on assiste actuellement à une montée de la radicalisation des anti-mariage pour tous représentés par les députés UMP bien décidés à en découdre.
Une ambiance pesante et électrique:
C’est dans un climat général plutôt tendu à cause des nombreuses manifestations des « anti » qu’aura lieu cette seconde lecture du texte à l’Assemblée. Rappelons en effet que de nombreux manifestants ont d’ores et déjà été arrêtés par les forces de l’ordre alors qu’ils tentaient de perturber les débats au Sénat, dont certains ont même été placés en garde à vue. Or, la récente validation du projet par les sénateurs et l’accélération du calendrier parlementaire a encore mis le feu au poudres et les militants sont bien décidés à encore faire entendre leur voix tant que le texte n’aura pas été définitivement adopté. Le vote définitif étant prévu pour le 23 avril prochain.
Les choses ont d’ailleurs été clairement expliquées par Hervé Mariton, l’un des responsables de l’UMP, groupe qui a déposé pas moins de 700 amendements sur ce projet de loi. Le président PS de la commission des lois, Mr Urvoas, a cependant exprimé sa confiance quant à l’aboutissement favorable du projet étant donné que la plupart de ces amendements avaient été étudiés lors de la première lecture du texte.
Des amendements secondaires:
Si le nombre d’amendements encore présentés à l’Assemblée demain peut faire peur au partisans du mariage pour tous, ils ne pourront en aucun cas remettre en cause l’adoption de l’article 1 qui a été jugé conforme par le Sénat et qui ne nécessitera pas de seconde lecture. Par ailleurs, il est plus que probable que la plupart des nouveaux amendements déposés soient jugés irrecevables, à l’image de ceux exprimés lors des premiers débats de janvier et qui avaient alors nécessité plus de quinze jours de discussion.
Les amendements les plus sensibles et les plus susceptibles d’animer le débat sont ceux qui concernent les termes de « père » et mère » soit l’article 4 bis du projet. Cet article est censé habiliter le gouvernement à décider par ordonnance de l’utilisation de ces termes en dehors du code civil. Comme l’avait mentionné Christiane Taubira lors des précédents échanges à ce sujet et contrairement à ce que les opposants ont voulu le faire croire, ces deux termes ne seront pas supprimés du Code Civil.