Alors que se dessine progressivement une nouvelle loi qui alignera les droits des couples homosexuels avec ceux des couples hétérosexuels, on peut encore s’interroger sur les conditions dans lesquelles il est possible d’assumer son homosexualité en France en 2012. Car le chemin à parcourir semble encore bien long avant d’atteindre une acceptation totale voire même une indifférence souhaitée.
Une homosexualité plus précoce mais encore mal acceptée:
Le premier constat que l’on peut faire concerne l’âge auquel les adolescents découvrent leur homosexualité. Il semblerait en effet que c’est aux alentours de 15 ans que les jeunes gays commencent à vivre leurs premiers émois homosexuels contre 17 ans il y a 20 ans. Mais ce constat est malheureusement terni par un autre, puisque l’âge auquel ces jeunes font leur coming-out, notamment dans la cellule familiale, a augmenté que quelques années et tourne autour des 23 ans.
Notons également que les parents ne sont pas toujours mis au courant de l’homosexualité de leurs enfants puisque seulement 74% le savent. Les jeunes interrogés avouent craindre la réaction de leurs parents et certains ont même peur d’être littéralement chassés de la famille ou, pire encore, de ne plus être aimés.
Être homosexuel en France en 2012 n’est donc pas encore une sinécure…
On constate d’ailleurs des phénomènes bien plus alarmants comme le taux de suicide des jeunes homosexuels qui ne cesse d’augmenter avec 30% des jeunes gays touchés par des tentatives contre seulement 3% chez les hétérosexuels. Bien entendu, ce taux de suicide n’est pas à rapprocher du mode de vie homosexuel, mais bien des pressions tant psychologiques que physiques auxquels sont confrontés les jeunes homosexuels encore aujourd’hui, et ce, malgré le travail des associations.
Une stigmatisation toujours présente:
Si il est vrai que l’on parle de plus en plus d’homosexualité et que le discours se libère, les médias continuent de se servir de l’image des gays et lesbiennes telles qu’elle s’inscrit dans l’imaginaire populaire pour faire de l’audience. Il suffit de regarder quelques émissions de télé-réalité ou les quelques reportages consacrés à ce thème pour s’apercevoir que le gay « normal » ne fait pas vendre. On assiste encore à des remakes de « la cage aux folles » ou de « gazon maudit », préférant mettre en avant le côté le plus excentrique de l’homosexualité en oubliant la majorité des autres représentants de cette sexualité.
Un mode de vie en pleine révolution:
Le plus grand changement que l’on ait pu observer au cours des dernières années ne concerne donc pas la qualité de vie ou l’acceptation des homosexuels, mais leur mode de vie. Alors qu’auparavant, le « courant gay et lesbien » était clairement marqué par une volonté de se démarquer en faisant preuve d’originalité et d’extraversion, on observe aujourd’hui la tendance inverse.
Les couples homosexuels expriment en effet leur désir de vivre en couple et même de fonder une famille (pour 60% d’entre-eux). Le désir d’enfant est également en nette augmentation. Alors à quoi sont dus de tels changements? Pour le comprendre, il suffit de rapprocher ces évolutions des évolutions des droits des homosexuels en France. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps que ça, l’homosexualité était considérée comme une maladie et ne pouvait être assumée. Aujourd’hui, avec le PACS et le projet de loi pour le mariage, les couples gays s’ouvrent à de nouveaux horizons et ont enfin le choix de leur avenir familial.
Le recours au soutien psychologique évolue !
En définitive, si être homosexuel en France en 2012 n’est pas encore aussi « naturel » que de ne pas l’être, force est de constater que les choses évoluent, même si cela prend plus de temps que nécessaire.